jeudi 8 août 2013

chronique béninoise (3)


en ce moment à l'atelier,
de nombreux projets attendent de partir sous presse...

en 2007, je travaillais avec l'imprimerie de la Haie Vive, 
près de la terrasse de Cadjéhoun à Cotonou

* * *

Original Heidelberg, 1892 
mercredi 29 août 2007  



La porte franchie, l'odeur des encres, forte et subtile à la fois vous surprend. 
Comme si chacune des couleurs était olfactive. 
Comme si le cyan avait sa propre odeur, ainsi que le magenta, le jaune et le noir. 
Les papiers s'amoncellent de-ci, de-là. Tantôt imprimés, tantôt tachés d'encre. 
La poussière vole. Il fait chaud. Je sens la sueur perler sur ma peau. 
De vieilles affiches tentent de s'accrocher aux murs, 
suspendues par de misérables morceaux de scotch jaune. 
Je plisse les yeux à chaque fois que je passe la porte. 
La lumière vient du fond de la pièce. 
Le bruit saccadé, répétitif presque agressif de la machine offset aussi. 
C'est une vieille machine noire, vivante, suintante, fumante, grasse. 
A cet instant où je l'approche, une multitudes de petites ventouses viennent chercher, 
aspirer le papier pour le faire passer en son ventre, sous de gros rouleaux.
Le papier réapparaît, sain et sauf, coloré, illustré.



* * *


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